Contre la montre

Article : Contre la montre
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11 novembre 2014

Contre la montre

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Née avec la modernité, la haute technologie horlogère a bouleversé notre perception du temps et transformé la pratique du sport en quête de performance.

A l’échelle d’une vie humaine, une seconde ne représente pas grand-chose : un battement de cils, un claquement de doigts. Mais pour certains, c’est énorme : aujourd’hui, sur une piste d’ athlétisme ou dans une piscine, on se bat pour des centièmes de seconde – et même pour des millièmes en patinage de vitesse. Pourtant, comme nous le rappelle la riche exposition présentée au Musée olympique de Lausanne, les athlètes n’ont pas toujours couru après le temps. Pendant l’Antiquité, le temps qui importe est celui qui rythme les saisons et détermine les dates des Jeux Olympiques, grâce notamment à la machine d’Anticythère, mécanisme complexe permettant de calculer les positions astronomiques, dont une reproduction est exposée à Lausanne. Les performances ne sont pas mesurées, le premier arrivé est déclaré vainqueur. Elu de Zeus, il reçoit une couronne de feuillage et acquiert une grande notoriété : il devient un important dignitaire dans sa ville et peut pratiquer la politique.

Les Jeux olympiques modernes sont nés sous d’autres auspices : la technologie est passée par là. En 1872, Jules Verne publie Le Tour du Monde en quatre-vingts jours, roman dans lequel une distance, la plus longue possible, est parcourue en un temps minimum grâce aux nouveaux moyens de transport. Quelques années plus tard, Eadweard Muybridge, Etienne-Jules Marey puis Georges Demeny créent des appareils révolutionnaires, précurseurs des instruments de cinéma, qui permettent de décomposer et rationaliser le mouvement, afin d’ améliorer les performances. Le départ du premier 100 m chronométré est donné en 1864 en Grande-Bretagne. En 1896, même si l’important est de participer, les Jeux olympiques souhaités par le baron Pierre de Coubertin sont donc influencés par ces évolutions.

A part la narration historique, les thématiques plus vastes s’interrogent sur la place du temps dans la performance, dans la vie des sportifs, mais aussi dans la société : on y explore la préparation, l’entraînement, l’effort, l’analyse et l’attente du spectateur, qui espère assister à un moment d’ anthologie. Un parcours passionnant et complet, parfaite illustration de la première partie de la devise des Jeux olympiques modernes : « Plus vite, plus haut, plus fort ».

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